- hotu
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hotun. m. Poisson cyprinidé (Chondrostoma nasus) des eaux douces européennes, long d'env. 50 cm, dont les lèvres cornées tranchantes bordent une bouche très ventrale.⇒HOTU, subst.A. — Subst. masc. Poisson d'eau douce appartenant à la famille des Cyprinidés, au corps allongé, au dos vert noirâtre, au museau large et épais, aux lèvres cartilagineuses, et dont la chair est molle et insipide :• — ... la Suète n'est ni hareng, ni sardine (...) le nom scientifique, sauf erreur, est « hotu ». Il [Joqueviel] sucre sa voix pour amadouer l'huissier (...) — C'est le chondrostome, gronde Gaulupeau. ... — En tout cas, reprend Prodhomme (...) c'est mou, c'est fade et cotonneux. On croirait mâcher de la vouate [ouate].GENEVOIX, Boîte à pêche, 1926, p. 210.B. — Au fig., arg., subst. masc. et fém. Homme ou femme de peu de valeur, laid(e), stupide, ou que l'on tient en piètre estime. Il avait du mérite à ne pas se foutre en pétard. Se faire proposer la botte par une hotu comme Léa! (LE BRETON, Razzia, 1954, p. 145). Qu'on ait buté ce hotu, j'avais rien contre (SIMONIN, Pt Simonin ill., 1957, p. 121).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1. 1873 ichtyol. (Lar. 19e); 2. 1944 arg. « individu misérable » (d'apr. ESN.). Mot wallon (1845-47 à Namur hôtu ap. GRANDG. t. 1, s.v. hôtin, outin) issu, par substitution de suff., de la forme hôtiche, hôtitche (XVIIIe s. ds GRANDG. t. 2, p. 611; FEW t. 16, p. 234b); celle-ci vient prob. du m. néerl. houtic, qui désigne cependant une autre espèce de poisson, le corégone (v. FEW, loc. cit.; GESCH., p. 157). L'emploi arg. vient du fait que la chair de ce poisson est peu estimée.
hotu ['ɔty] n. m.ÉTYM. XIXe (in Larousse, 1873); mot wallon, var. du wallon hôtike, hotitche, désignant ce poisson (sous ce nom après l'âge de deux ans, sous celui de balowe, avant), du moy. néerl. houtic désignant un autre poisson, le corégone.❖———I Poisson d'eau douce de la famille des Cyprinidés (Chondrostome), à dos brunâtre, à lèvres cornées et coupantes, à chair fade et molle.1 J'ai fermé les yeux lorsque mon père ou mon frère décrochaient les goujons ou les hotus de l'hameçon.Yanny Hureaux, la Prof, p. 26.———II (1944; « venant de la région de Namur, var. hotiche, le hotu, I., s'est répandu dans la Seine et l'Yonne à partir de 1940, dépeuplant ces rivières » [J. Cellard, in D. F. N. C.]; à noter qu'un syn. de hotu, I. est nase, mot repris péjorativement en argot. → 2. Nase). Argot. Péj. Personne stupide, laide, sans intérêt. ⇒ Minable. || Un, une hotu.2 (…) y (il) peut pas se défarguer d'un hotu, qu'il croit être son pote; à nous autres, ce mec, fait plutôt l'effet d'être une flotte !Albert Simonin, Hotu soit qui mal y pense, p. 110.
Encyclopédie Universelle. 2012.